02. Accident vasculaire cérébral (AVC)

1. Généralités :

Le cerveau représente moins de 2% [137] du poids du corps humain. Cependant, il reçoit à lui seul plus de 16% [5] de tout l'apport sanguin de ce dernier. C'est un organe d'une activité métabolique très élevée, il nécessite plus de 20% [138] de l'apport énergétique de tout le corps.
 
Malheureusement, Le cerveau ne dispose que de très faibles réserves en énergie (oxygène et glucose) [109]. Les neurones meurent au bout de quelques minutes en cas d'absence d'apport énergétique [105]. Si un neurone meurt, il y a de très faibles chances à ce qu'il soit remplacé. C'est pour cette raison que le maintien de l'apport vasculaire cérébral est d'une importance capitale.
 
L'accident vasculaire cérébral [4, 178] (AVC ou attaque cérébrale) est une interruption soudaine du flux sanguin d'une région du cerveau se compliquant par des troubles neurologiques [179].
 
Selon leur nature, on distingue entre deux entités d'accidents vasculaires: L'AVC ischémique, par obstruction d'un vaisseau sanguin (80% de l'ensemble des AVC), et l'AVC hémorragique qui provoque un saignement dans le cerveau (20 % des AVC) [180].

2. AVC ischémique :

2.1. Causes :

Un AVC ischémique [69] est la conséquence d'une occlusion d'une artère qui vascularise le cerveau (artère cérébrale, carotide interne ou système vertébro-basilaire). Cela entraîne un infarctus cérébral (ou ramollissement cérébral [181]).
 
Cette obstruction peut avoir plusieurs origines :

2.2. Clinique :

Le déficit engendré intéresse un territoire cérébral bien défini: il est dit systématisé. Les manifestations cliniques [69] vont dépendre du territoire atteint.
 
Ainsi, si l'artère cérébrale postérieure gauche est atteinte, le sujet va développer une hémianopsie latérale homonyme droite. Si par contre c'est l'artère cérébrale moyenne gauche qui est touchée, le sujet va développer un déficit sensitivo-moteur de l'hémicorps droit associé le plus souvent à une aphasie.
 
L'accident ischémique peut être transitoire ( Accident Ischémique Transitoire ou AIT [31]) avec retour rapide, et sans séquelles, à l'état normal. Le déficit peut aussi être permanent, c'est le cas d'accident vasculaire cérébral constitué (Accident Ischémique Constitué ou AIC [184]).

2.3. Physiopathologie [183, 185]:

Une interruption sévère et prolongée du débit sanguin cérébral même dans une petite région du cerveau entraîne une hypoxie tissulaire conduisant à:

L'ensemble de ces perturbations entraîne une cascade d'activations enzymatiques et une accumulation des métabolites acides et des radicaux libres cytotoxiques [69] conduisant à des lésions cellulaires irréversibles. Voilà pourquoi les symptômes initiaux d'un AVC peuvent être mineurs au départ mais si pas pris en charge précocement le tableau clinique peut s'aggraver.
 
Les anomalies membranaires et les troubles de la perméabilité capillaire se compliquent d'un œdème cérébral observé au niveau de la zone ischémique.
 
En plus de l'impact direct de l'hypoperfusion cérébrale sur la région ischémique, ces complications métaboliques vont s'étendre à la région avoisinante qu'on appelle la zone de pénombre [183].
 
Le ramollissement cérébral d'origine ischémique peut se compliquer secondairement d'un saignement au niveau de la lésion: on parle alors de ramollissement hémorragique [182].

3. AVC hémorragique :

L'AVC hémorragique [69] est dû à la rupture d'un vaisseau sanguin qui est souvent endommagé ( une malformation artério-veineuse ou un anévrisme [38]) et soumis à une pression sanguine excessive. Le tabac et l'alcool sont les facteurs qui fragilisent le plus les vaisseaux sanguins.
 
Lors d'un AVC hémorragique, Un hématome se forme rapidement provoquant des signes neurologiques focaux d'apparition brutale en rapport avec les structures cérébrales détruites ou comprimées.
 
L'œdème qui se constitue autour de l'hématome aggrave la compression du cerveau dans la boîte crânienne et entraîne ou accroît une hypertension intracrânienne (HTIC). La boîte crânienne étant inextensible, les structures nerveuses sous pression peuvent s'engager sous la faux du cerveau ou à travers le trou occipital menaçant le pronostic vital.
 
Parfois lors d'un AVC hémorragique, il y a une libération massive des ions de calcium, ceci induit un vasospasme [69] brutal qui peut être à l'origine d'autres accidents ischémiques.