03. Les cellules gliales
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- Catégorie : 3- Principes de base
- Publié le 18 avril 2012
- Ben Brahim Mohammed
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Malgré la complexité et la densité cellulaire du tissu nerveux, il est constitué principalement de deux grandes catégories de cellules [52, 93]: Les neurones [41, 52, 64, 94, 100] acteurs majeurs et ultimes en ce qui concerne la transmission de l'influx nerveux, et les cellules gliales [50, 57, 114] appelées aussi gliocytes ou neuroglie [116], qui jouent le rôle de baby-sitters des cellules nerveuses entre autres.
Si le système nerveux contient environs 100 milliards de neurones [1, 4], les gliocytes sont presque 10 fois plus nombreux [114, 115], ceci prouve le rôle certainement important que ces cellules peuvent jouer.
Au début de leur découverte à la deuxième moitié du 19ème siècle [100, 116, 117], on a pensé que les cellules gliales (la glie de glue en anglais qui signifie colle) servaient essentiellement de colle pour attacher les cellules nerveuses les unes avec les autres (d'où leur nomination) [40, 118]. Avec le temps, on ne cesse de leur attribuer plusieurs fonctions fondamentales et cruciales au fonctionnement des neurones [40, 57].
A la différence des neurones qui sont pour la plupart amitotiques, les cellules gliales peuvent se reproduire [36, 119].
On distingue deux catégories de gliocytes [120]:
- La névroglie: comporte les gliocytes du système nerveux central qui sont au nombre de 4: les astrocytes, les oligodendrocytes, les épendymocytes et les microglies.
- Les gliocytes du système nerveux périphérique: dont les cellules satellites et les cellules de Schwann.
1. Les astrocytes [1, 35, 94, 121]:
Ce sont les plus abondants et les plus volumineux des gliocytes, ils ont une forme étoilée avec plusieurs prolongements. On en distingue: Les astrocytes de type I [35, 70] qui sont en contact avec les capillaires sanguins, et les astrocytes de type II [35, 70] qui entourent les neurones et les fentes synaptiques empêchant ainsi la dispersion des neurotransmetteurs.
Les astrocytes ont beaucoup de fonctions [104] dont plusieurs sont encore en phase d'étude. Ainsi:
- Ils jouent un rôle primordial dans la formation de la barrière hémato-encéphalique [39].
- Ils assurent l'approvisionnement des neurones en oxygène et nutriments [40].
- Ils contribuent à maintenir un milieu chimique approprié à la production des potentiels d'action par les neurones [40, 116].
- Ils captent l'excès des neurotransmetteurs au niveau de la fente synaptique et participent à leur métabolisme [57, 116].
- Ils jouent un rôle de soutien en formant un réseau qui maintient la structure et l'architecture du tissu nerveux [2].
- Ils réalisent des cicatrices gliales dans les régions altérées du cerveau [50].
- Ils permettent aussi de diriger la migration des neurones jusqu'à leurs localisations définitives lors du développement [120], et assurent bien d'autres fonctions.
2. Les oligodendrocytes [1, 49, 81, 100, 104, 122]:
Les oligodendrocytes sont plus petits et ont moins de prolongements que les astrocytes. Ils jouent également un rôle de réseau de soutien pour les neurones du SNC mais assurent surtout leur myélinisation [100, 123].
Chaque oligodendrocyte envoie plusieurs prolongements qui s'enroulent autour des axones, ceux-ci se trouvent alors entourés d'un grand nombre de couches concentriques (30 à 100) [40, 100]. Ces couches forment ce qu'on appelle la gaine de myéline [104, 113, 124, 125]: Une substance constituée principalement de lipides qui sert à isoler et protéger les axones comme le fait le plastique autour des fils électriques. Mais aussi et surtout, cette gaine de myéline sert à accélérer la vitesse de l'influx nerveux [125]. Un oligodendrocyte peut myéliniser jusqu'à 30 voire 50 axones adjacents [4, 100].
3. Les épendymocytes [126]:
Les épendymocytes ont une forme cubique ou cylindrique, ils sont souvent ciliés et forment un épithélium simple qui tapisse les cavités centrales du SNC. Ils assurent la sécrétion du Liquide céphalo-rachidien et favorisent sa circulation.
4. Les microglies [104]:
Les microglies sont des petites cellules étoilées ayant peu de prolongements, elles ont les mêmes origines embryonnaires que les monocytes et les macrophages.
Les microglies protègent les cellules du système nerveux central contre les agressions infectieuses et toxiques. Elles peuvent migrer vers les régions lésées et éliminer les débris des cellules mortes. Leur rôle protecteur revêt une grande importance car les cellules du système immunitaire n'ont pas accès au système nerveux central.
5. Les cellules satellites [40, 128, 129]:
Ce sont des cellules aplaties disposées autour des corps cellulaires des neurones au niveau des ganglions. Ils ont des fonctions analogues aux astrocytes.
6. Les cellules de Schwann [39, 124, 127]:
Ces cellules sont appelées également (neurolemmocytes [128, 129]), ce sont des cellules aplaties qui constituent les gaines de myéline enveloppant les axones au niveau du système nerveux périphérique.
Chaque cellule de Schwann myélinise une partie d'un seul axone [40, 124, 126, 130]. Il arrive parfois qu'un neurolemmocyte entoure des axones sans constituer de gaine de myéline, on dit alors que ces axones sont (amyélinisés ou amyélinique [131]).
Plusieurs neurolemmocytes s'organisent en chapelet autour d'un seul axone, l'étranglement que délimite chaque cellule de Schwann avec sa voisine s'appelle (nœud de Ranvier [81, 94]). C'est à ce niveau que des collatérales peuvent émerger de l'axone [99]. La zone délimitée par deux nœuds de Ranvier est dite (espace internodal).
Les cellules de Schwann jouent un rôle trophique et nourricier des axones au niveau périphérique, elles permettent d'accélérer la vitesse de l'influx nerveux jusqu'à 100 fois [132] et elles jouent également un rôle très important dans la régénération des axones du système nerveux périphérique en cas d'éventuelles lésions [100]...