Chapitres 6- Fonctions supérieures 06. Le système limbique

06. Le système limbique

" L'émotion, est-elle un produit magique ou est-ce un processus physiologique qui dépend d'un mécanisme anatomique ? " James Papez.

1. Historique.

Le terme limbique (Limbus qui veut dire bord en latin [39]) a été introduit la première fois par le médecin et anatomiste français Paul Pierre Broca en 1878 [74]. Ce dernier désignait par le grand lobe limbique un lobe supplémentaire impliqué particulièrement dans l'émotion et constitué par le bulbe et tractus olfactifs, l'hippocampe et la circonvolution cingulaire (cingulum est une ceinture en latin) [75]. Bien entendu, on ne reconnait pas actuellement le système limbique [32, 41] comme un véritable lobe [38].
 
En 1937, le neuroanatomiste américain James Papez a publié ses recherches [80] sur un circuit des émotions qu'on appelle aujourd'hui le circuit de Papez [38, 50]. Ce circuit comprend l'hippocampe, le gyrus cingulaire [41], le thalamus, l'hypothalamus et certaines de leurs interconnexions.
 
Quelques années plus tard, en 1949, Paul MacLean [39] reprendra les idées de Papez et les intégrera avec le concept du grand lobe limbique proposé par Paul Broca, pour aboutir à la notion d'un système limbique [80].
 
Depuis, d'autres structures anatomiques ce sont peu à peu ajoutées à cette notion comme le cortex préfrontale et la région orbito-frontale [71].

2. Fonctions du système limbique :

Le système limbique est un groupe de structures cérébrales qui jouent un rôle très important [39] dans le comportement, en particulier dans les émotions, la mémoire, l'apprentissage et les fonctions exécutives [161, 162].
 
L'émotion dans le domaine de la neurophysiologie ne veut pas dire sentiment, qui est l'expérience interne et purement subjective qu'une personne ressent face à une situation particulière. Les émotions sont plutôt les réactions physiologiques qui accompagnent ces sentiments, des modifications du comportement ou du fonctionnement des organes [176].
 
Le système limbique est souvent appelé (cerveau viscéral ou cerveau émotionnel [119]) car il joue un rôle important dans toute une série d'émotions dont la douleur, le plaisir, la docilité, l'affection, la colère, l'agressivité, la peur, le plaisir...
 
Les fonctions exécutives comportent des aptitudes en rapport avec la planification, la mémoire du travail, l'anticipation, l'initiative, l'organisation, la résolution des problèmes, le raisonnement logique, le contrôle cognitif, la pensée abstraite, l'apprentissage des règles, l'attention sélective, la sélection de réponses motrices, la motivation...
 
Les fonctions exécutives sont principalement liées au fonctionnement du cortex préfrontal et la région orbito-frontale [177].
 
Le système limbique influe également sur le système endocrinien et le système nerveux autonome [166].

3. Anatomie du système limbique :

Le système limbique comporte plusieurs structures corticales et sous-corticales situées autour du thalamus [80]. Toutes ces structures formeraient un système intégré qui assure la survie de l'individu par la mise en œuvre des réponses viscérales et comportements adaptés.
 
Depuis les années 50, la liste des structures cérébrales définissant le système limbique ne cesse de s'élargir, parmi ces structures essentielles on trouve: la circonvolution du corps calleux [32] ou gyrus cingulaire, l'hypothalamus, les noyaux antérieurs du thalamus, l'appareil olfactif, l'hippocampe, les noyaux amygdaliens...
 
Au cœur de ce système se trouve le circuit de Papez qui est très important pour la mémoire. Dans ce circuit, l'information circule en boucle depuis l'hippocampe vers les corps mamillaires de l'hypothalamus (par l'intermédiaire du fornix) puis passe aux noyaux antérieur du thalamus ensuite au cortex cingulaire antérieur pour revenir à l'hippocampe.
 
Le complexe amygdalien [38] joue plusieurs rôles, il est impliqué dans l'olfaction, dans les émotions et surtout dans l'élaboration des réponses adaptées face aux dangers [96]. L'expérience classique d'une souris dont on a détruit les deux amygdales montre qu'elle n'a pas tendance à fuir un éventuel prédateur.