Chapitres 5- Système moteur 02. Le système pyramidal

02. Le système pyramidal

Un mouvement volontaire [5], quel que soit sa nature, doit passer par plusieurs étapes et de nombreux circuits nerveux avant d'être mis en œuvre [3, 130]. Le recueil d'informations sensorielles est important avant, durant et même après la réalisation du mouvement [39]. On a constamment besoin d'un feed-back des gestes qu'on fait afin de pouvoir les corriger tout le long au leur mise en action [75], c'est pour ça que le cortex moteur primaire siège directement en avant du cortex somesthésique primaire, d'ailleurs plusieurs fibres lient les neurones de ces deux régions [75].

1. Les aires corticales :

La planification du mouvement volontaire se passe en grande partie au niveau du cortex préfrontal (aire 8) [39]. La programmation du mouvement se déroule au niveau du cortex pré-moteur (aire 6) [32], celui-ci regroupe deux régions distinctes : L'aire motrice supplémentaire [38] et l'aire pré-motrice [74, 75].
 
L'exécution des mouvements est assurée par le cortex moteur primaire (aire 4) [4, 39] qui occupe tout le gyrus précentral. Il est caractérisé à l'image de son homologue somesthésique par une distribution somatotopique des différentes parties du corps. Cette distribution est disproportionnée. En effet, les régions où la musculature est responsable des mouvements fins sont surreprésentées sur le cortex par rapport aux autres régions. Cette représentation est schématisée par (l'homonculus de Penfield) [4, 41] qui a des mains et un visage plus gros par rapport au reste.
 
Jusqu'ici il va y avoir des boucles de contrôle et de rétrocontrôle faisant intervenir d'autres structures sous corticales (noyaux gris centraux en particulier) pour assurer une bonne réalisation du mouvement [5].

2. La voie pyramidale :

Les fibres issues du cortex moteur primaire forment ce qu'on appelle la voie pyramidale. Appelée ainsi parce que les neurones qui la forment ont un corps cellulaire pyramidal au niveau du cortex cérébral (couche 5) [157]. Une autre explication aussi plausible est que le parcours principal de la voie pyramidale (le faisceau cortico-spinal) forme les deux pyramides au niveau du bulbe rachidien [32], cette définition exclut le faisceau cortico-nucléaire.
 
La voie pyramidale [179] est la voie principale de la motricité volontaire [130, 227]. Il faut savoir que cette voie compte aussi des fibres provenant des aires prémotrices et du cortex somesthésique et associatif [31]. En effet, seules 40% des fibres de la voie pyramidale sont issues du cortex moteur primaire [3]!
 
La voie pyramidale se compose de deux faisceaux: cortico-spinale et géniculé (dit aussi cortico-nucléaire ou cortico-bulbaire).

2.1. La voie cortico-spinale :

La voie cortico-spinale [39] chemine à partir du cortex, traverse la corona radiata (substance blanche au niveau des hémisphères cérébraux) puis la capsule interne au niveau de son bras postérieur [4], puis la partie moyenne du pédoncule cérébral et la protubérance annulaire.
 
Au niveau du bulbe rachidien, le faisceau cortico-spinal forme les deux pyramides bulbaires. A la limite inférieure du bulbe (décussation pyramidale), 80% [44, 57, 75] des fibres de cette voie vont croiser la ligne médiane pour former la voie cortico-spinale latérale [5]. Celle-ci va descendre le long du cordon latéral de la moelle [38]. Le reste des fibres forment le faisceau cortico-spinal antérieur [5].
 
Au niveau de la corne ventrale de la moelle, les fibres de la voie cortico-spinale latérale vont se lier soit à des interneurones, soit directement à des motoneurones pour la musculature des mouvements fins [39].
 
Les fibres du faisceau cortico-spinal antérieur continuent directement leur chemin dans la colonne ventrale de la moelle épinière. Elles vont croiser la ligne médiane à chaque segment au niveau de la commissure antérieure pour se lier aux interneurones correspondants situés dans les cornes antérieures de la moelle. Ces fibres assurent une innervation bilatérale de la musculature axiale [41].
 
Ces deux faisceaux (antérieur et latéral) assurent donc un contrôle controlatéral de la motricité du corps..

2.2. La voie cortico-nucléaire :

Le faisceau géniculé [31, 157] part aussi du cortex. Il traverse la capsule interne au niveau de son genou (d'où son nom), puis livre différentes fibres aux différents noyaux des nerfs crâniens au niveau du tronc cérébral. De là, les fibres vont ou pas croiser la ligne médiane selon la musculature cible.

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