Chapitres 3- Principes de base 06. La jonction neuromusculaire

06. La jonction neuromusculaire

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Les mouvements du corps sont effectués grâce aux muscles. En se contractant, le muscle se réduit en longueur et arrive ainsi à rapprocher les deux os sur lesquels il est inséré. Cependant, c'est le système nerveux qui contrôle cette contraction musculaire grâce aux nerfs.
 
Chaque nerf contient des milliers de fibres nerveuses [51, 75] organisées en prolongements dendritiques qui acheminent les informations sensitivo-sensorielles et les axones (prolongements des motoneurones) qui véhiculent les influx moteurs.

1. L'unité motrice :

jnm2Chaque motoneurone innerve plusieurs fibres musculaires, cette association définie ce qu'on appelle (une unité motrice [41, 54, 107, 109]).

En général, moins il y a de fibres musculaires dans une unité motrice plus le mouvement est précis. Au niveau du muscle temporal par exemple, il y a environ 1000 fibres musculaires par unité motrice [1, 3], alors qu'au niveau des muscles oculaires externes il n'y en a que cinq, ce qui témoigne du degré de précision des mouvements de l'œil [4, 41].
 
Quant à l'intensité de la contraction musculaire, elle est proportionnelle au nombre des unités motrices mises en œuvre.

2. La jonction neuromusculaire :

Un motoneurone donne plusieurs terminaisons qui s'éparpillent parfois sur toute l'épaisseur d'un muscle, chaque terminaison est destinée à stimuler une seule fibre musculaire dans un endroit bien précis: La jonction neuromusculaire [2, 4, 54].

 

2.1. Le bouton terminal :

Juste avant la terminaison axonale, le motoneurone perd sa gaine de myéline et forme un bouton terminal. Ce dernier contient beaucoup de mitochondries assurant l'apport énergétique et plusieurs vésicules synaptiques. Chaque vésicule renferme environ 10000 molécules d'acétylcholine [4, 100, 136] (le neurotransmetteur exclusif de la jonction neuromusculaire).

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2.2. La plaque motrice :

jnm4Du côté de la fibre musculaire, on trouve (La plaque motrice) qui est la zone directement en regard du bouton terminale. Même si ces deux régions (bouton synaptique et plaque motrice) sont très proches l'une de l'autre, il n'y a pas de véritable contact entre les deux.
 
La plaque motrice [39, 109, 135], épaisse et électriquement non excitable, forme des replis jonctionnels qui augmentent la surface de contact synaptique.

3. Processus :

jnm5Une fois arrivé à la terminaison nerveuse, l'influx moteur provoque l'ouverture des canaux calciques, ce qui déclenche une entrée massive des ions de calcium à l'intérieur de la cellule. Le calcium favorise la fusion des vésicules d'acétylcholine avec la membrane cellulaire [39, 57] libérant ainsi toute leur teneur en ce neurotransmetteur dans la fente synaptique.
 
Les molécules d'acétylcholine diffusent alors de l'autre côté aux récepteurs cholinergiques accumulés essentiellement au niveau des replis.
 
La liaison de deux molécules d'Ach à un récepteur [5, 100, 113, 136] provoque l'ouverture d'un canal sodique ce qui favorise l'entrée des ions du sodium à l'intérieur de la fibre musculaire, dépolarisant ainsi la membrane postsynaptique et créant un potentiel de plaque [4].
 
jnm6En fonction du nombre des récepteurs activés, ce potentiel peut dépasser une valeur seuil et déclencher ainsi un potentiel d'action musculaire qui va diffuser vers l'ensemble de la membrane musculaire et provoquer une contraction de la fibre musculaire.
 
Il peut y avoir une libération minime d'Ach par exocytose spontanée dans l'espace synaptique en dehors de toute stimulation nerveuse. Cependant le nombre des récepteurs ainsi activés est loin de déclencher un potentiel d'action musculaire [136].

4. Elimination de L'acétylcholine :

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Les molécules d'acétylcholine sont rapidement détruites par une enzyme (l'acétylcholinestérase [1, 12]) présente au niveau de l'espace synaptique. Cette lyse va donner deux molécules : l'acétate, et la choline qui va rejoindre la terminaison nerveuse afin de former de nouvelles molécules d'acétylcholine.
 
La destruction rapide de l'acétylcholine permet ainsi d'éviter la prolongation de la contraction musculaire.

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